Rencontre militaire à Mazarron - Espagne

Le meilleur cas OVNI des dossiers de L’Armée de L’Air ?

La Division de Renseignement tire de l’oublie des dossiers OVNI.

De V.J. Ballester Olmos y Manuel Borraz

Pendant 1990 et 1991, l’un de nos auteurs (VJBO) réalisa une intense activité par des correspondances et surtout par des visites et des entretiens avec le Bureau des Relations Publiques de L’Armée de l’Air et avec les responsables de la Division Opérationnelle (Etat- major) du Quartier Général de L’Air, où se trouvaient dans la section de Sécurité des Vols ce qui étaient autrefois les archives secrètes OVNI.

Le colonel Alvaro Fernandez Rodas était à la charge du SEGVU -un monsieur avec beaucoup de prestance, sérieux, mais condescendent dès la profondeur de ses yeux bleus- lequel nous avions convaincu de la nécessité de déclencher la procédure, à nos jours finalisée, de déclassement de la documentation officielle OVNI des Forces Aériennes espagnoles. En effet, le 22 mai 1991 il rédigea une note d’information adressée à son général lui proposant, pour la première fois, de rendre publique les archives gardées sous sa surveillance. (Fig. 1).


Fig. 1
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SEGVUIDOPI EMAIRE a JEMA - Note d'information du 22 mai 1991.

Mais le coup de pouce du déclassement fût donné par le chef d’Etat-major de L’Air (JEMA),
le général Ramon Fernandez Sequeiros le 15 janvier 1992
(Photo 1), lorsque dans un rapport, aujourd’hui historique, il remit les archives à la base aérienne de Torrejon et ordonna au chef du Commandement Opérationnel Aérien (MOA), le général Alfredo Chamorro Chapinal (Photo 2) d’initialiser son étude à l’effet de les déclassifier. ( Fig.2)


Photo 1
Le Général Ramon Fernandez Sequeiros


Photo 2
Le Général Alfredo Chamorro


Fig. 2
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JEMA a CJMOA, 15 janvier 1992, le Chef de d'Etat-major de l'Air
assigne les gestions du sujet OVNI au C. Opératif Aérien.

Etant de notoriété publique, le premier dossier déclassifié arriva à la bibliothèque du Quartier Général de l’Armée de L’Air à Madrid en septembre 1992. Environs deux milles pages et 84 dossiers après, en avril 1999, rentrait le dernier dossier qui fut mis en rayon et à la disposition des passionnés. En fait ce dossier ne sera pas le dernier mais permettez-nous, aimable lecteur, de prendre la liberté d’ajouter un peu de mystère. Notre cher ami, le colonel Fernandez Rodas fut transféré plus tard au Bureau de la Section de Coordination Technique de la Division de Renseignement de l’EMAIRE. En mars 1993, en cours d’une révision routinière de ses bases de données, diverses références au sujet OVNI furent trouvées et aussitôt après, ils furent envoyés au MOA « au cas où leur inclusion dans les archives des cas OVNI serait d’intérêt »( Fig. 3 )


Fig. 3
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SECOT / EMAIRE a INTIEMIMOA, 16 mars 1993.
La Division de Renseignement remet trois rapports
OVNI au C. Opératif A&rien.

Il y avait trois documents sortis de l’ombre des archives militaires : un rapport inédit (avec des photos) d’un cas au Ferrol… datant de 1966!, une copie du rapport réputé sur les observations OVNI à Bardenas Reales le 2 janvier 1975 et un rapport inconnu des archives historiques de Sécurités des Vols, provenant du Service de Renseignement de l’Armée de Terre sur une observation advenue à Mazarron (Murcia) au petit matin du 14 juillet 1978. Et c’est de ce dernier cas dont on s’occupera dans cet essai.

Le MACOM agit :

Parce que, contrairement aux fables qui préconisent les exégèses de l’occultation et les fanatiques de la conspiration, cette information OVNI, du moment où elle a été trouvée, fut transférée à l’organe chargé de son déclassement. Et qu’a fait le MOA? L’enfermer à double tour? Non. Justement le contraire. Il l’a mise à la queue des dossiers à déclasser. En effet, cette information fut rendue publique au plus vite : le MOA donna la priorité, par exemple, au cas de 1966 à cause de son ancienneté, et celui-ci vit le jour à peine deux mois plus tard. A cet égard, nous pouvons apporter un document exclusif : peu après que le MOA ait reçu la documentation remise par Alvarez Rodas, le responsable de la Section, le lieutenant-colonel Enrique Rocamora Aniorte (Photo 3), nous la remettait par fax jointe d’un expressif texte manuscrit qui faisait savoir la ferme attitude de l’Armée de l’Air sur ce sujet :


Photo 3
Le lieutenant-colonel Enrique Rocamora Aniorte

« Cas apparu il y a trois jours aux archives du Quartier Général. A cause de son ancienneté je voudrais m’en débarrasser au plus vite » (Fig. 4)


Fig. 4
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Fax du MOA à M. Ballester Olmos, 20 avril 1993.

Nous espérons que ces réalités feront réfléchir le lecteur intelligent et, surtout, indépendant.

Avant d’exposer les faits sur l’observation OVNI à Mazarron, nous voudrions dévoiler un détail -l’un d’entre tous ceux que le premier auteur de cet article peut prouver- qui démontre son acharnement à surveiller et à faire accélérer la procédure de déclassement des dossiers OVNI de la Défense, grâce à sa proximité privilégiée avec ceux-ci.

A partir de 1996, le déclassement se ralentit dû aux multiples occupations professionnelles du lieutenant-colonel Rocamora, seul militaire chargé de mener à bien le déclassement OVNI. Désespérés par l’inévitable lenteur de la dernière étape de la procédure, l’un d’entre nous (VJBO) opta pour aider.

Reprenant le format standard des dossiers, qui étaient précédés d’un cover memorandum ou un exposé introductif, nous rédigions en avril 1998 un brouillon de CV adapté à ce cas et nous l’envoyâmes à notre contact habituel, l’officiel de l’Etat-major Rocamora, appartenant à ce qui était autrefois le Commandement de la Force Aérienne de Combat (MACOM), successeur du MAO (Photo 4).


Le MACOM - Commandement de la Force Aérienne de Combat.

Le dossier fut classé le mois suivant.

Ce cas montre la vérité sur l’intervention au déclassement et sur la procédure même : un effort entièrement consacré à la diffusion sans aucune sorte de restriction ou censure des informations complètes remises à L’Armée de L’air espagnole sur le sujet OVNI (Réf. 1, 2,3). Cette vérité discrédite les enjôleurs qui écrivent que le MOA/ MACOM ou M. Ballester Olmos n’ont pas joué jeu franc. Au contraire, il s’agit des faits qu’on peut prouver ; La Section de Renseignement du MOA, avec la collaboration désintéressée de beaucoup d’urologues sous la coordination de l’un de nos auteurs (UJBO), s’est acharnée, au-delà de son devoir, à fournir à la société civile toutes les informations connues concernant les observations OVNI en Espagne.

Des entraînements nocturnes agités :

Daté à Madrid du mois de septembre 1978, la note d’information du Bureau de Renseignement Intérieur de la Section d’Intelligence de la Division Opération de l’Etat-major de l’Air, disait ceci : (Fig. 4)


Fig. 4
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NII / INT / DOP /EMAIRE - Note d'information, septembre 1978.

Provenant du Service de Renseignement de l’Amée de Terre, nous avons reçu une information qui transcrite littéralement, dit :

Dans l’intérêt de la Section, il est transmis une partie du rapport émis par le commandant de l’Unité de L’Armée de Terre sur les observations effectuées le 14 juillet 1978 lorsque la dite unité réalisait les exercices pendant 5 jours au Camp de la zone de El Garobillo dans la municipalité de Mazarron (Mazarron dans l’original) (Murcia) (Feuille 26-40) (33-50). Référence 1 :50.000 {il fait référence à des plans militaires}

Par la présente, nous faisons part que durant la nuit du jeudi 13 il avait été ordonné au sous-lieutenant Ev. {éventuel} C.D. ( de complément ?} nom effacé {l’identité des témoins est la seule information qui n’as pas été dévoilée dans les dossiers déclassés}, de donner un coup de main avec le Caporal nom effacé à une section de la compagnie qui bivouaquait à La Rambla de Pinilla (630-4152). Au retour il fit part de l’observation d’un OVNI qui les avait suivi de 04:00 heures à 06 :00 heures du 14 juillet entre La Rambla de Pinilla et les alentours du bivouac de la Compagnie El Garrobillo ( 634-500-4150-500).

La description qu’ils donnèrent fut la suivante :

Un ensemble de lumière rouge, qui s’éteignait parfois, avec deux lumières blanches légèrement verdâtres qui s’allumaient sporadiquement et quatre lumières blanches qui apparaissaient très sporadiquement survolant sans formation concrète. Premièrement ils l’observèrent environ 15 minutes face à La Rambla de Pinilla à une distance non définie oscillant de droite à gauche.

De retour au camp ils le retrouvèrent aux alentours du km.13 (631-4150), immobile sur la route à une hauteur de 8 à 10 mètres (emphases des auteurs). Premièrement il n’y avait que la lumière rouge, ensuite la lumière blanche s’alluma et plus tard une deuxième blanche. Ils marchèrent jusqu’à l’ensemble de lumières, mais celui-ci avançait aussi. Lorsqu’il trouvait un obstacle sur sa route (des maisons ou des collines) il les longeait pour les précéder de nouveau.

La plupart du temps la lumière rouge était la seule allumée. Il les accompagna jusqu’au bivouac de la Compagnie à une hauteur qui oscillait entre 4 et 30 mètres (notre emphases). Il était complètement silencieux, il illumina en rouge l’un des murs du réservoir d’eau. (631.700-4150.300). Après une reconnaissance de la même zone la nuit suivante, rien d’anormal fut observé, seulement l’antenne de la station météorologique fut aperçue (634-4148), mais ils insistèrent sur le fait qu’ils n’auraient pas pu confondre.

Le rapport de l’Armée de l’Air s’arrête ici. A la moitié du moi de mai 1998, le lieutenant général Jeronimo Dominguez Palacin, chef du MACOM, proposait au chef de l’Etat-major de l’Air de procéder au déclassement de cette documentation. Le sceau du déclassement s’imprimait, à la requête du JEMA, sur ce dossier à la fin du même mois. (Fig.6)


Fig. 6
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Dossier déclassifié - 780714 MAZARRON

Le dossier était composé par deux folios initiaux, et reprenait la forme exacte du brouillon que nous avions fourni (Fig. 7), en plus de deux pages incluant une copie de l’information pertinente.


Fig. 7
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Brouillon de "cover letter" rédigé par M. Ballester Olmos
pour le dossier 780714

Géographie de la zone

Le plan que nous incluons (Fig.8), n’est pas contemporain aux faits, mais plus récent. (1995). Il montre un fragment des municipalités des localités Murciennes de Aguilas et Mazarron (Lorca). Les carrés du quadrillage (qui ne n’est pas exactement aligné au nord) ont 1 Km de long. En accord avec la précise information cartographique indiquée dans le dossier, les points suivants ont été représentés.


Fig. 8
Plan de la zone d'observation.

A. Premier point d’observation (Rambla de Pinilla) à 4:00 du matin. Durée de cette phase d’observation : 15 minutes. Distance non définie. L’objet oscillait de droite à gauche.

B. Rencontre avec l’OVNI aux alentours du 13ème km, immobile sur la route à une hauteur de 8 à 10 m. Il accompagna les observateurs (apparemment, les précédant) jusqu'au bivouac de la compagnie (point D) à une hauteur qui oscillait entre 4 et 30 mètres.

C. " Il était complètement silencieux, et illuminait en rouge l'un des murs du réservoir ? "

D. Emplacement du bivouac de la compagnie à El Garrobillo. L’OVNI « suivit les observateurs jusqu’aux alentours de cet endroit vers 6 heures. »

E. Situation de l’antenne de la station météorologique, comme indiquée dans le dossier (le plan utilisé ici montre la station météorologique un peu plus au sud).

Un vrai OVNI inexplicable ?

Les mois suivant après avoir appris les informations par confidence du MOA dans le contexte de notre collaboration investigatrice au déclassement, nous contactâmes des groupes ufologues et des amateurs de Murcia, et nous leur demandâmes s’ils avaient constaté ces jours-ci des apparitions OVNI dans la zone en question. Malheureusement, les réponses furent négatives; personne ne connaissait de cas qui pourrait se rapprocher de l’incident des militaires. Nous ne possédons que les informations ci-dessus pour arriver à nous faire une idée de ce qui avait pu réellement s’y passer.

La première évaluation des faits serait de prendre la description de ceux-ci au pied de la lettre, c'est-à-dire, supposer que ce qu’ils nous ont raconté s’est vraiment passé ainsi. Avec cette perspective, et à en juger d’après les caractéristiques signalées dans le dossier du commandant de l’Armée, nous aurions une sorte d’ « artefact » capable d’évoluer pendant la nuit pendant une période de deux heures à très basse altitude, à vitesse très réduite et dans le silence le plus complet. Un engin volant doté de diverses sources de lumière qui semblerait capable de poursuivre des rangs de soldats. En somme, un objet aéronautique très sophistiqué déployant un comportement intelligent. A la date et dans le créneau horaire en question, ni la lune ni des étoiles brillantes étaient visibles.

On y trouve une multiplicité d’observateurs amateurs et professionnels qui ne s’amuseraient pas à mentir, et un rapport signé par un officiel de l’Armée de Terre espagnole, dont les protagonistes de l’incident se trouvaient sous son commandement. Cependant, nous ne sommes pas des croyants mais des chercheurs, et il convient de faire une lecture rationaliste du rapport. Nous sommes convaincus qu’en combinant juste ce qui semble être l’information avec sa lecture sceptique, nous obtiendrons une vision intégrale et réaliste de ce qui aurait pu se passer un petit matin il y a vingt ans.

Voyons : la documentation se réduit à un peu plus d’un folio dactylographié. Il n’y eut pas de recherche de la part de l’Armée de l’Air; (nous ne le qualifierons pas de négligence quant à ses responsabilités, mais il est vrai qu’une enquête in situ aurait pu apporter des éléments supplémentaires).

Voici les caractéristiques fondamentales des faits :

1. Durée extraordinairement longue : deux heures

2. Il avait été observé essentiellement une lumière rouge qui s’éteignait parfois. La plupart du temps, elle était la seule allumée. Sporadiquement l’accompagnaient « deux lumières blanches légèrement verdâtres », qu’il semble que ne s’allumaient pas nécessairement en même temps, et très sporadiquement quatre lumières blanches apparaissaient « volant sans formation concrète ».

3. « Il était complètement silencieux »

4. Il illumina en rouge l’un des murs du bassin de retenue »

5. Il restait à une hauteur qui oscillait entre 4 et 30 m.

6. Pendant la première observation qui dura à peu près 15 minutes, ils le perçurent simplement comme « oscillant de droite à gauche ». Mais à partir du moment où ils le revirent (apparemment immobile) et avancèrent vers lui, l’OVNI ne cessa de les accompagner…..Plus tard, l’objet longea les obstacles pour les précéder de nouveau.

Il convient de se demander : Il existe un phénomène conventionnel capable d’expliquer ceci ? Le prétendu -et étrange- objet volant ne devrait être non plus facile à repérer par le personnel militaire. Bien sûr, s’il existe quelque chose, elle échappe complètement à notre imagination. Tout au plus, nous pourrions commencer à spéculer sur des hélicoptères dotés de prestations de science-fiction ou bien sur des véhicules télécommandés. Il ne semble pas que les années passées depuis les faits nous aient apporté du nouveau sur le sujet.

Cependant, il y a quelque chose qui nous est familier à propos de l’information sur ce cas. Par exemple, on peut lire dans le rapport : « ils marchèrent jusqu'à l’ensemble de lumières mais celui-ci avançait » et aussi « quand il rencontrait un obstacle sur la route (des maisons ou des collines) il la quittait et longeait l’obstacle pour les précéder de nouveau ». Ce n’est pas la première fois qu’on lit des descriptions de ce genre. Et celles-ci on ne le trouve justement pas dans les témoignages d’observations de prototypes volants expérimentaux, mais dans des rapports d’observateurs qui roulaient sur la route et qui avaient confondu un astre avec un artefact qui les « suivait » ou les « accompagnait » (voir tableau ci-joint)

Trois jeunes qui roulaient en voiture de Lerida à Aspa le 1er janvier 1979 furent accompagnés par un objet lumineux. Parmi les détails pertinents, il y a lieu d’être mentionnés que, à un certain moment, la lumière « imita » ses mouvements en s’arrêtant lorsqu’ils s’arrêtaient et reprenait le chemin lorsqu’ils se remettaient en route. De même, les témoins avaient indiqué qu’ils perdaient de vue l’objet à divers tronçons de la route, il s’enfonçait dans les petites collines, mais invariablement les « attendait » à la sortie desdits endroits, ce qui finît par les convaincre qu’ils étaient « persécutés par une chose intelligente. » Il y a des raisons bien fondées à considérer que la mystérieuse lumière était en vérité la planète Venus.

(Xavier Lafarga Maduell, Observaciones Onvi cerca de Lleida, Stendek, 43, marzo 1981, pp. 8-17. Y Manuel Borraz Aymerich, Observaciones de OVNIS y estimulos astronomicos, en ONVIS: Historias increibles con explicaciones creibles, CEI,Barcelona, 1997).

Un couple qui roulait sur la route entre les localités françaises de Laville-aux-Bois et Nogent (Haute-Marne) au petit matin du 19 avril 1976, fut précédé d’un énorme objet lumineux qui soi-disant restait à quelques mètres de distance et à une hauteur de 7 ou 8 mètres. Lorsque les témoins traversaient un village, l’objet faisait un détour et semblait les attendre à la sortie de celui-ci pour reprendre « la persécution ».

Ce que les témoins observèrent en réalité fut la Lune, tel qu’il pu être bien vérifié.

(Opération Saros (1976-1994). Des OVNIS reproductibles, une hypothèse vérifiée, C.N.E.G.U.,
Fontaine-lès-Dijon, 1994).

Dans notre cas il n’aurait eu aucun astre, au moins derrière la lumière rouge principale signalée par nos témoins. Mais les lumières du paysage situées à une certaine distance (par exemple à quelques kilomètres), pourrons avoir jouer un rôle similaire. Si pendant un instant on admettait que la dite confusion était possible, les caractéristiques de l’incident prendraient d’un coup tout son sens (la « persécution « à base hauteur, le silence, la longue durée…)

Cette possibilité ne passa pas inaperçu à ce moment-là, mais la reconnaissance de la zone effectuée la nuit suivante, ne trouva rien d’anormal. Il parait que la seule chose observée la deuxième nuit avait été l’illumination de l’antenne d’une station météorologique située à peu de kilomètres de distance. Cependant, les protagonistes de l’incident insistèrent sur le fait qu’elle ne pouvait pas être motif de confusion.

Il est dommage que le rapport ne détaille pas, de façon claire et explicite, le parcours réalisé par les témoins et les directions que prenait le phénomène lumineux à chaque point d’observation.

Faute de la dite information, il nous est impossible de finir de confronter les hypothèses sur les lumières lointaines ainsi que beaucoup d’autres questions restées sans réponse. Devrions-nous écarter définitivement la possibilité qu’une antenne de la station météorologique ait trompé les observateurs?

Les raisons présentées n’ont pas eu de suite. Y aurait-t-il eu dans le secteur des lumières qu’auraient pu mener à la confusion et qui ne seraient pas restées allumées la nuit suivante pendant la reconnaissance? Les lumières non identifiées pourraient-t-elles correspondre, par exemple, à la signalisation d’un bateau s’approchant à la côte? Nous ignorons de même s’il s’agissait d’une nuit d’excellente visibilité, ce qui aurait peut-être favorisé la confusion.

Enfin nous allons consacrer quelques lignes à certains détails qui au premier abord jouent contre une confusion de lumières lointaines. La déclaration d’une lumière principal « illuminée en rouge l’un des murs du réservoir » n’écarterait-t-il pas la possibilité des lumières lointaines ? Pas nécessairement. Il pourrait s’agir d’une légère exagération des faits. Mais peut-être la lumière avait réellement une luminosité considérable. Nous ne pouvons pas y éviter une double objection : n’est-ce pas invraisemblable qu’une confusion de ces caractéristiques se prolonge pendant deux heures et qu’elle affecte un tel nombre d’observateurs ? La réponse se trouve dans autant de ces cas d’observations d’OVNIS résolus présentant un cadre semblable. On pourrait affirmer que cette situation est rare ou inhabituelle, mais dans aucun cas invraisemblable. La psychologie de la perception et la psychologie sociale permettent de comprendre un procédé qui en fait n’a rien d’original ou nouveau. (Réf. 4, 5,6)

Procédé cérébral de la perception

La question de départ se pose lorsque le stimulus est ambigu, lorsque l’information arrivée à l’observateur a travers ses sens est insuffisante pour déterminer sans failles sa perception. Dans notre exemple, il voit une lumière rouge dan l’obscurité, sans références utiles : il méconnaît ce que ça peut être, quelle taille ça a ou à quel distance cela se trouve. Le cerveau de notre observateur fait un choix et perçoit un objet lointain ou un objet proche, mais pas les deux en même temps. Et il peut se produire le cas qui nous intéresse : qu’il fasse le mauvais choix et assume qu’il s’agit d’un objet proche. Ce choix sera maintenu tant qu’il ne reçoit pas d’autre information qui la contredira de manière claire et catégorique. Entre temps, son cerveau continuera d’interpréter sous la même perspective les nouveaux stimuli sensoriels qui arriveront, c’est-à-dire, il percevra tout en conséquence. L’observateur « suppose » que la lumière ne fait pas partie du paysage à quelques kilomètres de distance mais qu’elle est proche, suspendu en l’air. Lorsqu’il marche et il constate que la lumière ne change pas sa position relative, est-ce parce qu’elle est trop loin ou parce que réellement elle le suit à peu de distance ? Lorsqu’il arrive à une maison ou d’une colline et observe que la lumière reste occulte derrière un obstacle, est-ce parce qu’elle n’a jamais cessé d’être à longue distance ou parce qu’elle s’éloigne momentanément pour « longer » l’obstacle ? .L’information est toujours trop ambiguë pour que l’observateur trouve une « confirmation » à son choix, quoi qu’il en soit ! S’il suppose que la lumière est proche, alors c’est parce qu’elle le suit et parce qu’elle longe les obstacles…Si la lumière le suit, alors c’est parce qu’elle est proche et pas fixe dans le paysage…Donc, il n’est pas étrange que la situation insolite devienne stable et se prolonge même pendant des heures…

Comment faire pour arrêter ce cercle vicieux ? Dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, apparemment rien de cela n’est arrivé, mais le levé du soleil aurait sûrement remis les choses en place : derrière la lumière, la silhouette distante d’une antenne, d’une maison ou d’une voiture commencerait à se deviner et l’observateur modifierait immédiatement sa perception particulière de la lumière. De même, il pourrait arriver que, dans le cas où l’observateur ait du mal à croire qu’une lumière fantasmagorique l’accompagne ou ne trouvant pas de sens, se pose spontanément quelques questions qui finiront par mettre en doute sa perception. De la même manière, il pourrait arriver qu’un compagnon d’infortune lui suggère l’interprétation correcte. Etant donné qu’on mentionne cette possibilité, on pourrait faire référence aux raisons qui rendraient possible une illusion perceptive partagée.

En réalité, nous manquons tant de l’information sur les premières impressions des témoins sur ceux qu’ils observaient, ainsi que ses possibles doutes, que des données sur les éventuels différences d’avis dans le sein du groupe qui nous aiderait à reconstituer les faits. Il se peut que la perception erronée du phénomène n’aurait affecté que ceux au commandement du groupe et que, par des raisons hiérarchiques, ne fut pas démenti par les subalternes malgré leurs différences d’avis. Après ceci, seulement la version du commandant aurait eu une suite. Mais aussi nous pourrions prendre en compte la possibilité que quelques uns ou même la totalité du groupe partageaient réellement cette perception équivoque par influence mutuelle Certains commentaires, aptitudes, réactions… pourrons avoir renforcé en chacun d’entre eux la conviction d’avoir des lumières à leur poursuite. De nouveau, un cercle vicieux et une situation avec la possibilité d’être non seulement stable dans le temps mais aussi partagée par plusieurs témoins, ce qui a priori pourrait nous étonner.

En effet, nous spéculons, mais personne peut nier que les dites considérations pourraient être correctes. Il ne s’agit pas du fruit de notre plus ou moins fertile imagination ; Elles toutes ont une corrélation avec d’autres expériences OVNI qui ont effectivement pu être résolues de cette façon.

En conclusion, il y a lieu de penser à la possibilité que les témoins auraient confondu quelques lumières lointaines du paysage avec des lumières proches des déplaçant à basse altitude. Malheureusement, la recherche réalisée à l’époque ne clarifia rien et l’information qui nous est parvenue est insuffisante pour finir de comparer cette hypothèse. Le cas ne peut donc pas être classé, mais son intérêt se voit réduit tenant compte la possibilité d’explication conventionnelle indiquée ci-dessus.

Références :

(1) Ballester Olmos, V.J., Monitoring Air Force Intelligence, en MUFON 1997 International UFO Symposium Proceedings, Walter Andrus e Irena Scott (editores), MUFON, Inc., Seguin, Texas, 1997, pp. 139-178.

(2) Ballester Olmos, V.J., Punto final a la desclasificación OVNI, Cuadernos de Ufología, 24, 1998, pp. 4-10.

(3) Ballester Olmos, V.J., UFO Declassification - The Spanish Model, European Journal of UFO and Abduction Studies, launch volume, 1999, pp. 30-41.

(4) Wertheimer, Michael, Perceptual Problems, en Scientific Study of Unidentified Flying Objects, Daniel S. Gillmor (editor), E.P. Dutton & Co., Inc., New York, 1969, pp. 559-567.

(5) Hartmann, William K., Process of Perception, Conception, and Reporting, en Scientific Study of Unidentified Flying Objects, Daniel S. Gillmor (editor), E.P. Dutton & Co., Inc., New York, 1969, pp. 567-590.

(6) Rhine, Mark W., Psychological Aspects of UFO Reports, en Scientific Study of Unidentified Flying Objects, Daniel S. Gillmor (editor), E.P. Dutton & Co., Inc., New York, 1969, pp. 590-598.

Les auteurs :

Vicente-Juan Ballester Olmos, chercheur de la phénoménologie OVNI avec 35 ans d’experiene, auteur de cinq libres et Directeur des Recherches de la Fundation Anomalía http://anomalia.org/.

Manuel Borraz Aymerich, ingénieur en télécommunications. Auteur de nombreux travaux sur l’analyses de casuistique OVNI en Cuadernos de Ufología, Papers d´OVNIS, etc.

Source originale : [ Fondation Anomalia - Espagne ].

Traduction : Merci à Celia Bernal Castro du Groupe Ovni Science [ celiabernal@hotmail.com ].


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